Vendredi 8 juin
Feux d’artifice dans la mer
Le quart de minuit-4 h00 (probablement le plus dur à tenir en termes de rythme de sommeil) connaît un moment rare et exceptionnel : un feu d’artifice de lumières blanches. Du phyto plancton luminescent évolue le long du Belem. Les ondulations de la mer créées par le bateau les transforment en étoiles filantes, tel un feu d’artifice de lumière blanche. C’est féérique !!!
Point sur la course
13h22, nous sommes à 49°40N – 7°26W, nous avançons à 2,7 nœuds. Nous avons dépassé les îles Scilly ce matin à 9h00. Si notre allure reste la même, nous serons samedi à hauteur de l’île d’Ouessant. Nous laisserons Ouessant à l’ouest, à environ 100 milles. Nous sommes 6è dans la course et 2è dans notre catégorie. Nous cherchons le vent pour éviter l’ababouinage (d’être ababouiné).
Samedi 9 juin
Les quarts nocturnes sont modifiés afin de nous permettre de récupérer, de manière équitable et douce, par tiers de 20 min, l’heure française.
La brume entoure le Belem et rend difficile la visibilité pour la veille. C’est ainsi que se dresse tardivement, un navire russe sur la ligne de foi, droit devant les gazelles de veille sur le gaillard. Aussitôt, la dunette en est avisée, et décide de contacter le navire sur le canal d’urgence. Ce dernier accepte de venir de 10° à droite afin que nous puissions passer derrière lui. Ouf ! Le pire est écarté… Quoi qu’il en soit, notre navire étant sous voiles, nous sommes privilégié.
Vers 5h, la brume épaisse laisse place à un magnifique lever de soleil, qui soulage les esprits et permet d’attaquer ce week-end de navigation sous les meilleurs auspices.
Le vent est enfin de la partie puisqu’il atteint jusqu’à 20 nœuds pour le plus grand plaisir de l’équipage et des gazelles qui se sont pressées sur le gaillard et la dunette!
Finie la croisière, enfin nous faisons de la voile ! Une gite de 15° et une houle bien formée font pencher le navire à tribord et nous contraignent presque à marcher sur les murs. Désormais, commencent un véritable spectacle d’équilibristes, et un parcours périlleux notamment pour les gazelles du service de midi… La barre est capricieuse et a du mal à être apprivoisée par nos petites mains, mais nous tenons le cap (costaud la gazelle !) !
La frustration est l’essence de la performance : le capitaine et son équipage, après avoir souffert de conditions de navigation trop platoniques, décident de changer de stratégie afin de nous maintenir dans la course.
La chance sourit aux audacieux : nous atteignons une vitesse de 9 nœuds en surface (avec une pointe à 9.5), et 7 nœuds en fond (ralentie par des courants), soit trois fois plus que les deux derniers jours. 84 milles sont parcourus en moins de 10 heures.
Notre équipage, tout euphorisé par la vitesse, nous gratifie de récompenses en tout genre :
- Initiation à l’utilisation du sextant par Quentin, le Second capitaine
- Concours de tissage de choucanes avec Matthieu, sur le gaillard
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